jeudi 22 mai 2014

LA DENONCIATION DU SYSTEME COLONIAL DANS UNE VIE DE BOY

LA DENONCIATION DU SYSTEME COLONIAL DANS UNE VIE DE BOY

LES EXPOSANTS
CHEIKH A. K. SIDIBE
SALIOU CISS
ABABACAR CISS
MOR DIOP
FATOUN AGNES DIONE
BASSIROOU TINE
TAMSSIR YOUM


LE PLAN
INTRODUCTION
I-PRESENTATION DE L’ŒUVRE
II-EN ROUTE POUR UNE VIE DE BOY (LES CAUSES)
III-LA DENONCIATION
CONCLUSION




INTRODUCTION
L’année 1945 coïncide avec la fin du processus de prise de conscience du peuple noir. Cette prise conscience est favorisée d’une part par les intellectuels noirs de la diaspora et d’autre part par les hommes politiques et les tirailleurs ayant participé aux deux guerres. Elle se manifestera au niveau de la création romanesque par la naissance d’un nouveau courant : le courant de l’acritique de la colonisation.
Une vie de boy qui s’inscrit de ce courant s’intéressera à la prise de conscience par rapport au vrai visage de la colonisation en Afrique et particulièrement au Cameroun. En effet, ce roman fait le procès de la colonisation en dévoilant les mœurs de la société des Blancs, leur hypocrisie, la violence, le racisme, l’exploitation des colonies, et la complicité de l’Église.
I-PRESENTATION DE L’ŒUVRE
PRESENTATION DE L’AUTEUR
BIOGRAPHIE

Né en 1929 à Ebolowa dans la province du Sud au Cameroun, Ferdinand Oyono poursuit au lycée de Provins en France des études commencées au lycée de Yaoundé.Il réussit des études supérieurs de droit à la SORBONE avant d’entrer à l’Ecole National d’Administration (ENA) de Paris en section diplomatique.
Il débute en 1959 une brillante carrière de haut fonctionnaire avant de devenir ambassadeur du Cameroun dans divers pays (à New York, en Algérie, en Libye, en Grande-Bretagne et en Scandinavie).A partir de 1987 il participe à de nombreux gouvernements de son pays et assure la charge de différents ministères comme les Affaires Etrangères et la culture.
BIBLIOGRAPHIE
A la fin des années 50, Ferdinand Oyono publie en langue française 3 romans qui ont trait à la vie quotidienne en Afrique à l’époque coloniale.
Ces trois romans sont :
- Une vie de boy publié en 1956
- Le vieux nègre et la médaille publiée en 1956
- Chemin d’Europe publié en 1960

Ferdinand Oyono n’a pas exploré d’autres sujets en cessant d’écrire depuis 1960.

PRESENTATION DE L’ŒUVRE
Le roman est composé de 185 pages et est divisé en deux parties dont la première qui s’intitule « 1er cahier de Toundi » va de la page 15 à la page 106 et la 2ème intitulée « 2ème cahier de Toundi » va de la page 107 à 185.
L’INTRIGUE
RESUME DE L’ŒUVRE
Une vie de boy de Ferdinand Oyono est une œuvre qui nous relate l’histoire d’un jeune nègre du nom de Toundi qui s’enfui vers Fia ou se trouvait le père blanc suite à une bastonnade de son père.Celui-ci le conduisit à l’église St Pierre de Dangan où il devint le servant de messe et son boy.Il le baptisa sous le nom de Joseph et l’apprit à lire et a écrire.Après la mort du père blanc, il devint le boy du commandant.Là il commence encore une nouvelle vie mais sera plus tard confronté à de multiples problèmes qui le conduiront à la mort suite à un vol commis par sa camarade Sophie, la maîtresse de l’ingénieur agricole.

ETUDE THEMATIQUE
THEME PRINCIPAL

La ségrégation raciale : nous constatons dans notre roman que les blancs se considéraient supérieurs aux noirs.Cela se voyaient par la séparation des habitats (quartier blancs et quartier noirs) et aussi dans le domaine spirituel. (Illustration page 53-54)
THEMES SECONDAIRES
La violence : Elle se manifestait surtout dans les prisons.Les noirs étaient maltraités par les blancs sur leur propre terre.Il n’avaient aucun traitement de faveur alors qu’ils prônent l’amour du prochain.Le régisseur de prison faisait battre les noirs soupçonnés d’avoir commis un crime qui, souvent, sont faux.
L’infidélité : Dans le roman, l’infidélité régnait au sein des blancs.Nous pouvons prendre comme exemple la femme du commandant qui le trompait avec Mr Moreau le régisseur de prison.(Illustration page 101-102).
Religion et croyance : Ils étaient de religion chrétienne et croyaient en Dieu.Ils assistaient à la messe tous les dimanches.
La solidarité : Les noirs étaient solidaires entre eux.Cela s’est remarqué, lors de l’arrestation de Toundi avec les multiples visites qu’il a eut. (Illustration page 174-176)
II-EN ROUTE POUR UNE VIE DE BOY (LES CAUSES)
Tout commence par une course haletante dans une ambiance lourde et oppressante. C’est la course d’un enfant camerounais, Toundi,  fuyant les coups et la sévérité extrême de son père. Il est impossible pour lui de continuer à subir les sévices de ce dernier, il doit trouver un refuge… Et ce refuge il le trouve, dans l’église du père Gilbert, missionnaire du temps de la colonisation. Le père Gilbert est bourré de bonnes intentions. En effet, la bonne parole chrétienne ne peut que faire du bien et faire office de nid douillet à un petit indigène comme lui ne sachant ni lire ni écrire. C’est donc ainsi que l’aventure du jeune Toundi rebaptisé Joseph commence dans le monde injuste qui oppose colonisateur et colonisé.
Son « bienfaiteur » colonisateur lui apprend la lecture, l’écriture, lui fait connaitre le dieu à prier et à honorer… Il en fait véritablement un « boy » heureux de sa condition nouvelle. Mais un jour, le père Gilbert meure et tout bascule. Le « boy » Toundi-Joseph se voit affublé du « commandant » de la résidence en guise de maître. Ce dernier, par ses mauvais traitements, lui fait réaliser l’ampleur des injustices et des cruautés infligées aux autochtones.
C’est donc à travers le regard de ce garçon que le lecteur voit et comprend d’une part, le quotidien à l’époque coloniale et, d’autre part, les rapports déshumanisants qui lient le dominateur et le dominé. Cela reste un regard naïf certes, mais teinté tout de même d’une volonté de croire que la race humaine ne peut être si cruelle. Mais cette naïveté n’a pas été gagnante. En effet, le commandant n’aura pas pardonné à Toundi son intrusion maladroite et non intentionnelle dans la vie privée de son épouse. L’envers du décor de la vie de ses maîtres a fait découvrir à Toundi un univers scabreux rempli de mensonges et d’hypocrisie
III-LA DENONCIATION
  Dans son oeuvre, intitulée Une vie de boy , Ferdinand Oyono nous traduit le journal intime d'un enfant du Cameroun, Toundi, qui se met au service des blancs afin de fuir la cruauté de son père.
            L'évolution du personnage principal est flagrante lorsque l'on se penche sur le vocabulaire qu'il emploie. Dés le début du livre, le lecteur est frappé par la différence de registre entre l'introduction du texte qui se trouve être en fait la fin de l'histoire, et le début du premier cahier de Toundi.
             Certes, le journal commence alors que Toundi est enfant. Le vocabulaire employé montre une ignorance totale du monde des blancs. En effet, lorsqu'il décrit le père Gilbert pour la première fois, Toundi déclare à la page 16 “je ne m'y étais rendu que pour approcher l'homme blanc aux cheveux semblables à la barbe de maïs, habillé d'une robe de femme, qui donnait de bons petits cubes sucrés aux petits noirs.” Au contraire, lorsqu'il décrit son père et sa case, il emploie des termes bien précis car habitué à cet environnement: ”Le bruit des pilons annonçait notre repas du soir. Je revins doucement derrière notre case et regardai à travers les lézardes du mur de terre battue.” (20)
              Lorsqu'il s'engage comme le boy du père Gilbert, Toundi, qui vit dans un monde totalement différent, emploiera toujours ce vocabulaire enfantin et naÏf pour décrire ce qui l'entoure et lui arrive. De ce fait, il ne semble pas comprendre les abus qu'il vit et sur lesquels est basée la société coloniale française au Cameroun. Cependant, la description enfantine de ces abus force le lecteur à faire face aux inégalités et à l'exploitation des noirs comme à la page 24 “Je suis son boy, un boy qui sait lire et écrire, servir la messe, dresser le couvert, balayer sa chambre, faire son lit... Je ne gagne pas d'argent.”
             Cet état de naïveté est présent dans le texte jusqu'à la fin du premier livre. Ce qui marque vraiment un changement en Toundi, et du fait cause une modification de son vocabulaire, est l'épisode de la bastonnade, lorsqu'il se rend compte de cette cruauté envers les noirs mais aussi de l'hypocrisie du monde blanc en lui-même “Je me demande, devant de pareilles atrocités, qui peut être assez sot pour croire encore à tous les boniments qu'on nous débite à l'Eglise et au Temple...” (115) Toundi perce à jour les
excuses mises en avant pour justifier la colonisation comme la religion et la civilisation, en dénonÇant ces deux domaines en particulier. Et qui, mieux qu'un boy qui vit avec les blancs pourrait dénoncer cela?
             Ce changement de registre, qui passe à un niveau supérieur, donne plus de poids aux arguments de Toundi, cassant les stéréotypes que les blancs ont envers les noirs, les imaginant enfantins et incapable de penser ou de raisonner par eux-mêmes. La voix de Toundi s'élève dés son enfance pour dénoncer le monde des blancs, et la différence de registre de langue entre les deux cahiers de son journal souligne la cruauté de la colonisation de deux façons différentes: tout d'abord, l'inconscience de Toundi amène le lecteur à prendre conscience de la situation. Puis, C'est au tour de Toundi cette fois-ci de dénoncer lui-même la colonisation. La mort tragique du personnage principal est la “dernière touche” de cette dénonciation.
             Tout en analysant le vocabulaire utilisé dans l'œuvre, il est aussi intéressant de se demander pourquoi Ferdinand Oyono a décidé de traduire ce journal intime en franÇais, langue des colonisateurs. S'il est vrai que l'auteur a cherché à faire réagir le lecteur par lui-même, sans avoir à lui mettre la condamnation sous les yeux dans le premier cahier, la dénonciation n'en devient que plus puissante puisqu'il met le lecteur francophone, dont font parti les français, face aux conséquences de leurs actes au Cameroun.
              Au premier abord donc, Une vie de boy peut être déconcertant de part la simplicité de son vocabulaire. Cependant, et comme nous venons de le démontrer, cette simplicité cache en fait une dénonciation de la colonisation. Le changement de registre de langue ne fait que renforcer cette idée. De plus, le fait que Ferdinand Oyono ait décidé de traduire ce journal intime en franÇais met le lecteur face aux conséquences de la colonisation, si bien mise face à ses contradictions grâce à Toundi.

CONCLUSION
L’œuvre de Ferdinand Oyono nous a permis d’avoir une notion sur les conditions faites aux noirs pendant la colonisation.Ceux-ci étaient exploités et maltraités et d’autres mouraient injustement, comme le cas de Toundi.Mais les blancs avaient-il besoin d’autant de violence pour pouvoir s’incruster chez les noirs ?

mercredi 14 mai 2014

EXPOSEE SUR LES CARENCES ALIMENTAIRES: LA MALNUTRITION ET LA SOUS-ALIMENTATION



LE PLAN
INTRODUCTION
I- LA MALNUTRITION
1)Les causes de la malnutrition
2)Les conséquences de la malnutrition
3)Les solutions
II- LA SOUS-ALIMENTATION
Définition (Introduction) :
1. Les causes
a) La situation économique du pays, de la famille.
b) Les carences en micronutriments.
c) Les causes psychologiques.
2. Les conséquences
a) Sur le corps
b) Sur la santé morale.
3. Les solutions

INTRODUCTION
On parle de carences alimentaires quand l’organisme manque de certains des nutriments essentiels dont il a besoin pour fonctionner correctement (protéines, vitamines, fer).
Les carences alimentaires sont une conséquence de la malnutrition, la sous-alimentation, c’est-à-dire un déséquilibre important entre les besoins de l’organisme et les apports alimentaires. La malnutrition est souvent due à la sous-alimentation, mais elle peut aussi toucher les personnes qui mangent à leur faim ou même les personnes suralimentées dont l’alimentation n’est pas assez variée et manque des apports essentiels.
Les différentes carences alimentaires sont à l’origine de maladies plus ou moins graves. Chaque carence provoque une maladie différente.

I- LA MALNUTRITION
La malnutrition désigne un état pathologique causé par la déficience ou l'excès d’un ou plusieurs nutriments. L'apport alimentaire anormal peut provenir d'une nourriture en quantité inadaptée au besoin (apport calorique insuffisant ou, au contraire, excessif) ou de mauvaise qualité (carences nutritionnelles ou excès de graisses…) ; d'autres facteurs, notamment psychologiques et pathologiques, interviennent également.
1)Les causes de la malnutrition
Les deux principales causes immédiates de la malnutrition sont l'inadéquation de la ration alimentaire et la maladie. Leur interaction tend à créer un cercle vicieux : l'enfant malnutri résiste moins bien à la maladie, il tombe malade et de ce fait la malnutrition empire.
Les causes de la malnutrition peuvent être multiples : génétiques, métaboliques ou environnementales. La malnutrition est en fait le résultat de toute une combinaison de facteurs sous-jacents parmi lesquels on peut citer :
- La famine et les guerres.
- La sécurité alimentaire insuffisante au niveau du foyer : les enfants consomment des aliments ne contenant pas suffisamment d'énergie et de nutriments dont ils ont besoin.
- Le manque d'accès à l'eau et à un environnement satisfaisant : l'insalubrité causant les maladies infectieuse telles que la diarrhée qui à leur tour deviennent cause majeure de malnutrition.
- La mauvaise qualité ou l'inaccessibilité aux services de santé.
- L'inadéquation des soins aux mères et aux enfants : les familles ne consacrent pas le temps et les ressources nécessaires à la prise en charge de leur santé et de leur alimentation.
- L'état nutritionnel des mères : la malnutrition commence dès la conception.
- La discrimination à l'égard des femmes et des jeunes filles : l'analphabétisme et la place réduite des femmes sur le marché du travail sont des causes fondamentales de la malnutrition, et les enfants nés des femmes n'ayant pas eu accès à l'éducation ont deux fois plus de risque de mourir en bas âge.
Toutes ces étiologies peuvent être résumées dans la figure 2.
http://www.memoireonline.com/03/12/5476/Donnees-anthropometriques-des-enfants-d-ge-prescolaire--Garoua-Cameroun4.png










2)Les conséquences de la malnutrition
La mauvaise alimentation entraîne des problèmes de santé tant pour ceux qui ne mangent pas suffisamment (sous alimentation) ou qui mangent trop (suralimentation) que pour ceux dont le régime est déséquilibré et manquent des nutriments pour une vie saine.
Le développement des enfants est affecté par des facteurs biologiques et psychosociaux et par l'héritage génétique. Les premières années de vie sont particulièrement importantes parce que l'essentiel du développement se fait dans tous les domaines. Le cerveau se développe rapidement à travers la neurogenèse, la croissance axonale et dendritique, la synaptogenèse, la myélinisation, la gliogenèse. Les moindres perturbations dans ces processus peuvent avoir des effets à long terme sur la structure et le fonctionnement du cerveau .
La malnutrition affecte en général tous les groupes dans une communauté, mais les enfants et les nourrissons sont plus vulnérables à cause de leur besoin nutritionnel élevé pour la croissance et le développement.
L'impact des facteurs nutritionnels est particulièrement marqué dans les phases de croissance rapide du cerveau. Il a été démontré à partir d'études longitudinales, que la malnutrition en période néonatale et dans les premiers mois de la vie est certes à l'origine d'anomalies précoces mais entraîne aussi des conséquences à moyen et long terme sur le quotient intellectuel et les performances scolaires . La malnutrition diminue l'espérance de vie (augmentation du taux de mortalité des nouveau-nés et des enfants de moins de 5 ans) ; elle entraîne une sensibilité accrue aux infections, affecte la croissance physique, réduit les capacités physiques et altère le développement cognitif et les capacités intellectuelles. Plusieurs études ont révélé que la dénutrition chez les enfants de moins de 5 ans provoque une altération du développement intellectuel conduisant à un rendement scolaire faible . On observe une association solidement documentée entre le défaut de croissance et le retard du développement mental, ainsi qu'entre la détérioration des indicateurs de croissance et l'insuffisance des résultats scolaires et des réalisations intellectuelles . La malnutrition est rapportée être un facteur sous-jacent dans de nombreuses maladies chez les enfants et les adultes. Les enfants qui survivent à un retard de croissance risquent de souffrir aussi de maladies pendant l'adolescence et l'âge adulte et d'être moins productifs que la moyenne des adultes, ce qui n'est pas sans conséquence sur la productivité économique. De plus, une fillette mal nourrie est à risque de devenir une mère mal nourrie et cette dernière est à haut risque de donner naissance à un bébé de petits poids, perpétuant ainsi le cercle vicieux de la malnutrition . Ce bébé de petit poids accusera un retard de croissance durant l'enfance et sera à risque de morbidité et de mort précoce .
Le surpoids et l'obésité ont pour conséquences à l'âge adulte le diabète, les cardiopathies et les accidents cérébrovasculaires qui freinent le développement économique car les enfants et les adolescents en surpoids tendent à devenir des adultes également trop gros. L'épidémie de surpoids et d'obésité inflige des désavantages significatifs à la fois au niveau individuel et au niveau de la société, c'est-à-dire augmente le risque de maladie et de décès, les coûts de santé, et réduit le statut social, les opportunités d'emploi (57). La prévention de l'obésité infantile devrait débuter dès la petite enfance. Le mode alimentaire des tout premiers mois de vie influence l'évolution staturo-pondérale à court, moyen et long terme. La figure 3 illustre bien ces propos.
3)Les solutions
Dans un rapport publié en 2013 sur les progrès dans la lutte contre la malnutrition, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a remarqué qu’en 2005, plus de la moitié des Rwandais de moins de cinq ans – soit environ 800 000 enfants – présentaient un retard de croissance. « Cinq ans plus tard seulement, la prévalence du retard de croissance avait baissé de 52 pour cent à 44 pour cent, selon les estimations », est-il écrit dans le rapport.
La méthode utilisée par le Rwanda consistait à chercher des solutions locales au problème.
Le pays a étendu ses programmes de nutrition au niveau communautaire dans les 30 districts du pays et a mis en place un régime d’assurance maladie communautaire pratiquement universel. « Tout cela s’est fait grâce à la production locale de nourriture plutôt qu’avec une aide fournie clés en main par des bailleurs de fonds », a dit Fidele Ngabo, directrice de Maternal Child Health. « Il existe des milliers de solutions locales contre la faim ».
« Chaque village propose des approches locales pour lutter contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire qui ne coûtent pas cher – nous nous situons au centre de l’action pour apporter notre soutien et assurer le suivi », a-t-elle dit.
Des réserves de céréales communautaires ont par exemple été mises en place. Chaque foyer contribue à hauteur de 20 pour cent minimum de ses récoltes pendant la bonne saison et les céréales stockées sont consommées pendant la période de soudure. Des jardins potagers ont également été étendus et des informations sont partagées sur les légumes à cultiver.
Des groupes de travail réunissant des organisations d’aide humanitaire, des chercheurs, des universitaires et des fonctionnaires d’État débattent des différentes suggestions et des solutions proposées.
Les recherches doivent être menées par l’Afrique, pas par les bailleurs de fonds
Le modèle rwandais pourrait être suivi dans d’autres pays africains, où les initiatives dirigées par des bailleurs de fonds étrangers ont tendance à privilégier le traitement et les solutions techniques.
Selon le projet de recherche sur une nutrition durable en Afrique dans les années à venir (SUNRAY), qui a été conduit pendant deux ans avec le soutien financier de l’Union européenne et dont les résultats ont été publiés récemment dans PLOS Medicine, une revue à comité de lecture, la situation ne changera que lorsque les recherches en matière de nutrition seront menées par l’Afrique et que les interventions seront conçues de manière à répondre aux priorités propres à chaque pays.
« Nous devons réformer la recherche nutritionnelle en Afrique et tout changer », a dit Patrick Kolsteren, qui travaille à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers, en Belgique, et coordonne le projet SUNRAY.
« Actuellement, les chercheurs des pays développés tentent de trouver des partenaires africains pour mener des études conjointes, basées sur des financements et des priorités définis en dehors de l’Afrique. Les programmes de recherche devraient plutôt être basés sur les besoins identifiés sur le continent. Les appels à propositions de recherche des bailleurs de fonds devraient correspondre à ces programmes. »
« Nous n’avons pas analysé l’ensemble des interventions, mais plutôt le programme des recherches. Le sentiment général était que ce programme était conduit par les bailleurs de fonds et ne correspondait pas [toujours] aux besoins et priorités identifiés localement », a dit M. Kolsteren.
« L’aide apporté par les bailleurs de fonds doit par ailleurs donner des résultats tangibles », a-t-il ajouté. « Les résultats doivent pouvoir être mesurés », ce qui n’est pas toujours possible avec les interventions communautaires.
II- LA SOUS-ALIMENTATION
La sous-nutrition est un manque de nourriture. On peut l'appeler sous-nutrition lorsque les apports nutritifs ne suffisent pas à combler les dépenses énergétiques. Concrètement, la sous-nutrition est l'état pathologique d'une personne qui est insuffisamment nourrie, qui consomme des quantités insuffisantes d'aliments nécessaires pour satisfaire ses besoins en énergie ou en éléments nutritifs. Ce manque engendre des carences en micronutriments, plus ou moins graves selon les différentes carences. Nous en parlerons plus en détails par la suite. Nous avons étudié ce sujet en trois grands thèmes : les causes, les conséquences que cela a sur la santé, et les solutions qui peuvent être apportées afin de lutter contre ce problème.

Tout d'abord, il faut savoir que plus de 800 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde, c'est-à-dire environ 13%, ce qui peut avoir de graves conséquences.

Pour supprimer totalement la sous-nutrition, il faudrait que tous les pays soient en état de sécurité alimentaire. Une population est dite en sécurité alimentaire dès qu'elle est assurée d'un accès permanent à une nourriture saine et nutritive.

Selon la Banque mondiale, la sécurité alimentaire repose sur cinq conditions :
  • assurer une offre de nourriture suffisante (production, importation, aide alimentaire).
  • stabiliser l'offre tout au long de l'année (importance des stocks).
  • permettre à tous d'accéder à la nourriture, ce qui signifie garantir leur pouvoir d'achat (importance de l'emploi).
  • garantir une distribution équitable de la nourriture au sein de la famille.
  • veiller à la qualité de l'alimentation (fabrication des produits, préparation et composition des repas).
http://malnutrition.tpe.free.fr/cartindex.PNG







Carte tirée du journal Le Monde montrant la sous-nutrition dans le monde.
Voici un tableau comparatif sur les
disponibilités énergétiques alimentaires par types de pays.
Types de pays
Disponibilités énergétiques alimentaires par jour
Pays développés
3230 kilocalories
Pays en développement
2910 kilocalories
Pays pauvres
Environ 2100 kilocalories
Monde entier
2800 kilocalories
1 kilocalorie = 4,18 kilojoules.
On dit qu'on est atteint de sous-nutrition quand la quantité de nourriture est inférieure à 2100 kilocalories par jour. Nous voyons que la moyenne des pays pauvres se trouve juste à la limite, certaines personnes sont donc bien en dessous de cette moyenne et beaucoup de pays ne sont sûrement pas en état de sécurité alimentaire.
1. Les causes
La situation économique du pays ou de la famille est à l'origine de la sous-nutrition, sans ressource, il est vraiment très difficile d'avoir une alimentation correcte.
Bien sûr les pays riches ont beaucoup plus de ressources, plus un pays est riche, plus les populations peuvent se nourrir correctement. Beaucoup de pays souffrent de pauvreté, leurs habitants sont donc très souvent victimes de sous-nutrition ou de malnutrition. Parmi eux nous pouvons compter une grande partie de pays africains (Nigeria, Ethiopie, Tanzanie…). 17% de la population des pays en développement est sous-alimentée.
La pauvreté est un facteur important de la sous-nutrition. Dans nos pays nous avons tout à disposition, mais ce n'est pas partout pareil. En plus de très peu manger, la nourriture a tendance à être très souvent la même, ce n'est pas équilibré, ce qui aggrave les conséquences.
http://malnutrition.tpe.free.fr/sant07.jpg
Les famines, résultantes de crises économiques, sont des véritables fléaux pour les pays pauvres. Ne mangeant que très rarement à leur faim en temps normal, lorsque qu'une famine arrive, les maladies se multiplient et les conséquences de la sous-nutrition s'intensifient : parfois, la mort est inévitable.
Lorsqu'un pays est atteint par une famine, la quantité de nourriture est souvent inférieure ou égale à 1500 kilocalories par jour.
Venons en aux carences en micronutriments. Plus de deux milliards d'habitants souffrent de ces carences, même dans nos pays. Ceci est plutôt dû à la malnutrition qu'à la sous-nutrition, mais quand on est sous-alimenté, on est obligatoirement mal nourri. Si l'on n'a pas une alimentation équilibrée, on peut très vite avoir un manque de certains micronutriments. Cela peut ne pas avoir de répercutions sur la santé (ce qui est rare) ou très peu, mais dans certains cas, les conséquences sont très graves.

Par soucis de simplicité, voici encore un tableau :

Micronutriments
Conséquences
Fer
Abaisse la résistance aux infections
Vitamine A
Cause de cécité chez l'enfant
Iode
Lésions cérébrales, retard mental
Zinc
Immunité affaiblie, retard de croissance et faible développement intellectuel

Comme je le disais tout à l'heure, en plus de ne pas assez manger, les gens pauvres ne peuvent pas manger équilibré, c'est pourquoi leurs carences en micronutriments sont parfois très alarmantes. On dénombre environ 250 millions d'enfants de moins de cinq ans souffrant de manque de vitamine A, qui est la première cause de cécité chez les enfants !
http://malnutrition.tpe.free.fr/sant05.jpg
Les aliments sont très importants, mais la boisson également.
Comme vous le verrez dans la partie "
Alimentation", le corps humain résiste beaucoup moins bien si l'on ne boit pas assez que si l'on ne mange pas assez. L'eau apporte des micronutriments essentiels à la santé, mais tout le monde n'a pas accès à l'eau potable : aujourd'hui on dénombre un milliard de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable !
D'après les spécialistes, chaque être humain a besoin en moyenne de 30 à 50 litres d'eau par jour pour boire, cuire ses aliments, se laver, etc. Le Canadien en consomme en moyenne 326 par jour et l'Africain, 10 par jour.
Ces chiffres prouvent que la situation économique du pays joue un rôle très important.
Nous pouvons aussi être atteint de sous-nutrition "de notre gré", certaines personnes se privent de nourriture, ou n'aiment tout simplement pas manger. Malheureusement pour ces personnes se nourrir est essentiel à la vie, il peut donc y avoir de graves conséquences lorsque le poids des personnes est trop bas. A partir d'un certain seuil, l'hospitalisation devient indispensable pour la santé de la personne. Ce cas est l'anorexie
2. Les conséquences
A cause des carences alimentaires, l'organisme doit s'adapter et cela cause plusieurs problèmes :
  • retards de développement physique et mental chez les enfants (petite taille)
  • maladies : Marasme (maigreur), Kwashiorkor (corps gonflé d'eau)
Le corps humain dispose de réserves d'énergie sous forme de glucides et de lipides. Les glucides sont utilisés pour le fonctionnement des organes, et les lipides sont transformés en glucides pour être mis à disposition des organes.
Lorsque les réserves en lipides sont toutes consommées, le corps commence à dégrader les protides (protéines), et notamment les cellules des muscles.
Le manque de nourriture (donc d'énergie) provoque par la suite la maigreur et la perte de masse corporelle.
Pour les dénutritions (état résultant de la sous-nutrition) sévères, il y a donc une perte de masse musculaire.
http://malnutrition.tpe.free.fr/afrique2.jpg
On dit qu'un enfant est sévèrement sous-alimenté lorsque son poids est inférieur à 70% de la normale par rapport à sa taille (normale = taille-100-((taille-150)/4).
Une grave sous-nutrition peut avoir de lourdes conséquences, comme nous l'avons vu dans le tableau précédent sur les micronutriments. Mais cela peut entraîner également la mort, des suites d'une maladie causée par la sous-nutrition.
Aujourd'hui, on dénombre près de 16 000 enfants de zéro à cinq ans morts par jour des suites de ce fléau ! Ces malheurs n'arrivent quasiment que dans les pays pauvres, c'est-à-dire beaucoup de pays africains. Par ailleurs 20 à 25 millions d'enfants africains souffrent de sous-nutrition.
En plus d'influencer l'organisme, le corps, cette maladie silencieuse et meurtrière a également des conséquences sur la santé morale.
Les personnes concernées ont au bout d'un certain temps un manque d'appétit, sont continuellement tristes, tombent en dépression rapidement. Certaines personnes qui ont faim pendant une petite heure ont parfois du mal à le supporter, alors imaginez vous avoir faim sans arrêt, ce doit être un véritable enfer !
3. Les solutions
Arrivés au stade de sévère malnutrition, les enfants sont pris en charge dans un centre spécialisé pour être réhydraté et réapprovisionné en nourritures équilibrées. Ainsi l'enfant reprend de l'appétit et retrouve peu à peu de la vitalité. A la fin de ce "stage", il peut rentrer chez lui mais reçoit une ration quotidienne en plus du plat familial.
Malheureusement ce n'est pas le cas pour tous les enfants, et ce type de soins est très rare pour les adultes. C'est pourquoi l'expansion de ces centres spécialisés est très importante afin de prendre en charge un maximum de personnes atteintes de sous-nutrition.
La meilleure solution, mais longue à mettre en place, est le développement durable.
En effet si les pays pauvres arrivaient à atteindre l'
autosuffisance alimentaire, les problèmes de sous-nutrition seraient largement réduits. Il faut puiser dans les ressources locales, de cette manière les habitants auraient plus de nourriture à leur disposition, bien sûr les repas ne pourraient pas être très variés ni équilibrés, mais la population aurait moins faim. Il ne resterait ensuite "qu'à régler" le problème de la malnutrition.
Le but recherché est que les pays pauvres se suffisent à eux-mêmes.

Il existe également des "out-reachers", des secouristes chargés de trouver les personnes les plus en danger, c'est-à-dire des enfants le plus souvent.
Dans certains pays, le but est plutôt d'améliorer les technologies et les sciences, comme par exemple en Colombie, au Brésil ou au Sénégal.
http://malnutrition.tpe.free.fr/sous.jpg